conclut-il, quinze à dix-huit sous dans sa journée.
Celles qui travaillent dans les ateliers ne sont pas plus favorisées. Une rédactrice du Conseiller des Femmes nous montre les ouvrières qui travaillent à Lyon, dans la fabrication des étoffes unies, s’épuisant « pendant quinze à dix-huit heures par jour, souvent les dimanches et fêtes, pour gagner un salaire qui suffit à peu près à la moitié de leurs besoins les plus urgents ». La plupart des journaux féministes évaluent ce salaire à quinze sous (salaire moyen de l’ouvrière en atelier). D’après Flora Tristan, bien renseignée sans doute puisqu’elle a observé de près les ouvrières dans la plus grande partie de la France, le salaire de la femme est inférieur de moitié à celui de l’homme[1], lequel était à cette époque de deux à trois francs. De ces diverses estimations on peut conclure que la journée de travail d’une femme lui était payée en moyenne environ un franc, somme inférieure, même relativement, aux
- ↑ L’Union ouvrière.