Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/82

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fassent des époux malheureux, et c’est la thèse développée, mais sans qu’il prétende généraliser, par Balzac dans la Femme de trente ans. Aussi Claire Démar demande-t-elle qu’avant de contracter une union, les futurs époux aient fait « un essai tout physique de la chair par la chair[1] ». Nous sommes donc ramenés dans la pratique à l’union libre mais une union libre considérée comme le prélude plus ou moins long et plus ou moins répété d’un mariage définitif.

Si maintenant nous examinons la société phalanstérienne de Fourier, nous y verrons fonctionner une nouvelle forme d’union libre. Arrivés à l’âge de seize ans, les jeunes gens, suivant leur nature, peuvent entrer dans le « vestalat » ou dans le » damoisellat[2] ». Les premiers ne devront pratiquer l’amour libre qu’à partir de vingt ou vingt et un ans ; les autres immédiatement, c’est-à-dire dès seize ans. Damoiseaux et vestels devront d’ailleurs être fidèles à la compagne qu’ils auront choisie, pendant tout le temps que durera

  1. Cl. Démar, Ma Loi d’avenir.
  2. Fourier, les Quatre Mouvements. (D’après Dessignole.)