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VI

Certains féministes, considérant que le lien conjugal, si relâché soit-il, est pour la femme une entrave et que d’ailleurs, comme nous l’avons dit, le mariage suppose la prostitution, n’ont pas voulu s’en tenir à une réforme du mariage. Ce qu’il leur faut, c’est la suppression radicale et l’union libre ; on ne peut pas dire d’ailleurs qu’ils aient eu une théorie de l’union libre ; ils ont eu des théories très nombreuses et que l’on peut ramener à cinq : la théorie de la Femme libre, la théorie d’Enfantin, la théorie de Claire Démar, la théorie de Fourier, la théorie de George Sand.

Pour la première, l’union libre sera seulement le droit à l’amour, la possibilité pour la femme, convaincue, contrairement aux principes de l’Évangile, de la légitimité « des besoins et des jouissances de la chair[1] », de se livrer à ses passions sans contrainte.

  1. Transon, Prédication pour l’affranchissement des femmes.