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refuser son consentement au mariage de ses enfants, qui ne pourront pas plus se passer de ce consentement que de celui de leur père ; il en sera de même pour les mineurs qui désireront embrasser une profession quelconque[1]. Certains féministes (très peu nombreux d’ailleurs) vont plus loin dans cette voie. L’égalité de la femme et de l’homme dans le mariage ne leur suffit pas ; Flora Tristan, James de Laurance, Mme E. A. C. veulent, eux, la prééminence de la mère sur le père. En effet, disent-ils, dans la conception de l’enfant, c’est « la mère qui a joué le plus grand rôle[2] ». C’est elle qui a eu toutes les fatigues, qui a subi toutes les souffrances ; elle a été à la peine, il est juste qu’elle soit à l’honneur.

De plus, « la paternité n’étant qu’une croyance, tandis que la maternité seule est une certitude[3] », Mme  E. A. C. demande que l’enfant prenne le nom de la mère et James

  1. Pétitions de Mme de Mauchamp dans la Gazette des Femmes, avril et mai 1837.
  2. Mme E. A. C, la Femme, c’est la famille, p. 28.
  3. James de Laurance, les Enfants de Dieu, cité par la Femme libre, no 15.