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C’est de la dot, dit la Gazette des Femmes[1], que vient tout le mal, et Cabet émet la même idée dans sa brochure sur la Femme et dans son Voyage en Icarie ; aussi les dots sont inconnues en cet heureux pays et ne s’y produit-il que des mariages d’inclination. Mais, même chez des couples unis par amour, il se produit parfois des tiraillements, des froissements, des heurts de toute sorte venant d’une opposition des caractères. Aussi « les jeunes Icariens, considérant le mariage comme le paradis ou l’enfer de cette vie, n’acceptent-ils leur épouse que quand ils se connaissent parfaitement et, pour bien se connaître, ils se fréquentent pendant six mois au moins[2] ». Les jeunes filles icariennes possèdent d’ailleurs une « entière liberté de converser ou de se promener avec les jeunes gens de leur âge ». C’est le système qui est appliqué communément de nos jours dans les pays anglo-saxons.

Une fois unis, « l’époux et l’épouse sont égaux dans le mariage[3] ». La femme doit

  1. Avril 1837.
  2. Cabet, Voyage en Icarie, chap. xiii.
  3. Pierre Leroux, De l’Humanité. Aphorisme » (à la fin du volume).