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fait non sans peine[1] imprimer à l’aide d’une souscription où s’inscrivent la plupart des personnages marquants de l’époque. Elle part alors pour développer aux ouvriers, dans une série de conférences, les principaux points de son ouvrage. Mais après avoir passé par Lyon, où le préfet manque de la faire arrêter comme tenant aux ouvriers des propos séditieux, et par Marseille où elle fut mieux accueillie, elle mourut à Bordeaux le 17 novembre 1844. La Démocratie pacifique organisa une souscription pour lui élever une tombe, et jusqu’en 1848 elle passa pour une sainte et une martyre du féminisme.

Par sa beauté attirante et sombre, par son esprit élevé et chimérique, par ses malheurs, Flora Tristan réalise le type de la femme fatale chère aux romanciers de son époque et semble incarner la Lélia de George Sand[2].

Mieux que toute autre, elle symbolise le

  1. Voir Flora Tristan, l’Union ouvrière, préface.
  2. Voir Flora Tristan, Émancipation de la femme. (Note de l’éditeur, A. Constant.)