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reprocha à sa femme, lors de son procès en séparation, d’être « peu propre au ménage », de ne savoir point « coudre, ni faire la cuisine[1] ».

Aussi, après sa séparation (1832), la vie entière de George Sand sera-t-elle l’illustration de ses théories sur l’émancipation morale des femmes. En même temps que, dans sa vie sentimentale, elle réalise à plusieurs reprises (et non sans déboires) sa conception de l’amour libre, elle n’écrit pas un roman où, si peu que le sujet le comporte, elle ne glisse quelques revendications. Mais, chose curieuse, son féminisme est tout littéraire ; jamais elle ne le porte sur le terrain politique.

Pas plus sous Louis-Philippe qu’en 1848, nous ne la verrons écrire un article dans les journaux féministes politiques, et lorsqu’elle-même fonde, avec Pierre Leroux et Louis Viardot, la Revue indépendante (1843), elle n’en profite jamais pour développer sous une autre forme que celle de romans (Consuelo, Isidora) ses théories féministes.

  1. Cité par la Phalange, 10 août 1836.