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Claire Démar, elle, fut poussée au féminisme par les malheurs de sa vie. Mariée à un homme qu’elle n’aime pas, elle passe, dit-elle, plusieurs années de souffrances indicibles, puis finit par quitter son tyran pour aller vivre avec un homme qu’elle aime, Perret Desessarts[1]. Mais, repoussée de partout et sans ressources, elle se suicide avec son amant (10 août 1833), en laissant deux ouvrages : Appel au peuple sur l’affranchissement de la Femme et Ma Loi d’avenir (ouvrage posthume), où elle émet des idées neuves et parfois singulièrement hardies.

Ce furent des causes analogues qui firent de George Sand un éloquent avocat de la femme. Sans entreprendre de raconter sa vie entière, remarquons seulement que, douée d’une nature fine et délicate, possédant une culture intellectuelle supérieure, elle fut loin de trouver le bonheur dans la société de M. Dudevant, vieux grognard de l’Empire, lourd, épais et grossier, Chrysale moderne qui (par la bouche du procureur général)

  1. Ce fut dans les journaux du temps un fait-divers à sensation.