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nequin, dans la Démocratie pacifique, font-ils entendre en faveur de la femme d’éloquentes protestations.

Les mêmes revendications sont reprises sous une forme plus véhémente et beaucoup moins raisonnable dans les très nombreuses brochures publiées de 1830 à 1834 (époque de la plus grande activité du mouvement féministe saint-simonien) par d’obscurs adeptes, qui signent de noms retentissants : « Compagnons de la femme, Apôtre de la femme, Compagnon de la Mère » des écrits où ils expriment parfois les idées les plus baroques et parfois parlent longuement pour ne rien dire. Ces brochures se continuent, mais plus assagies, par certains ouvrages de Fourier, par le Voyage en Icarie de Cabet (1840), par la brochure sur la Femme, du même auteur, enfin par les ouvrages de Flora Tristan : l’Union ouvrière (1843) et l’Émancipation de la Femme (1846).

Mais l’expression la plus parfaite du féminisme saint-simonien est le journal : la Femme libre, fondé en 1832 (on ne peut savoir au juste à quelle date, mais on peut