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grand nombre d’ouvrières et réunir des maîtresses de tout état qui classeraient les ouvrières selon leurs capacités. « Un autre article de la Voix des Femmes propose un seul atelier national pour tout Paris « divisé par spécialités de travail, régi intérieurement par des commissaires du gouvernement ». Dans cet atelier unique où toutes les ouvrières d’une ville travailleraient et qui serait sous l’étroite surveillance de l’État, nous reconnaissons les ateliers nationaux que Cabet nous fait visiter avec complaisance dans son Voyage en Icarie.

D’autres enfin proposent que les ouvrières s’associent pour créer un atelier où les particuliers viendraient eux-mêmes chercher les produits confectionnés. Il y aurait à ce système un très grand avantage : la mise en rapports directs des consommateurs et des producteurs. Ainsi seraient supprimés les intermédiaires, c’est-à-dire les patrons, qui prennent pour eux le plus clair des bénéfices : « Vous voulez, dit une ouvrière, faire faire à une couturière cinq robes ; vous lui donnez cinquante francs ; celle-ci, en deux jours,