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Ce moyen n’ayant pas eu une grande efficacité, la Voix des Femmes fut mise en actions[1]. « Mais, dit le malin chroniqueur de la Physionomie de la Presse, un seul socialiste mordit à l’hameçon. » Ce socialiste était le banquier Olinde Rodrigues, disciple de Saint-Simon, qui avait consacré sa fortune et sa vie à la défense des théories de son maître. La Voix des Femmes décerna les louanges les plus flatteuses à cet homme généreux. Mais l’intervention d’Olinde Rodrigues ne la sauva pas et, loin d’augmenter, le nombre de ses lecteurs diminua sans doute encore, puisque nous voyons le journal espacer peu à peu ses numéros. Il est quotidien jusque vers le 10 avril ; mais nous voyons à partir de cette date des numéros ne paraître que tous les deux jours, et ceci (avec des intervalles où le journal redevient quotidien) jusqu’au numéro 36 du 29 avril. A ce moment, sans que nous puissions savoir exactement pourquoi, une brusque interruption d’un mois. Lorsque paraît, le 28 mai,

  1. Je n’ai pu trouver aucune indication sur la date exacte de cette opération.