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rité » qui parsèment le compte rendu des Débats, il répondait tout à fait aux sentiments de la Chambre.

M. Liadères s’était contenté de plaisanter le féminisme. L’avocat général Bétar, qui parla au procès David (une femme accusée d’avoir tiré sur son mari, surpris en flagrant délit d’adultère), prit la chose au tragique. La veuve David[1] est un monstre « imbu des doctrines effroyables de l’athéisme, du saint-simonisme, du magnétisme… type de ces mœurs atroces que prêche la femme libre, création abominable des athées, des saint-simoniens, rénovation effroyable de ces tricoteuses sanglantes qui ont surgi au temps de la Terreur… expression homicide de cette société nouvelle qui demande l’égalité du crime et qui n’obtiendra que l’égalité du bourreau ». Le jury d’ailleurs ne lui donna pas raison, car la veuve David ne fut condamnée qu’à deux ans d’emprisonnement.

Ces deux appréciations du féminisme, partant l’une d’un député, l’autre d’un avocat

  1. Qui se réclamait de l’article du Code autorisant le mari à tuer sa femme s’il la surprenait en flagrant délit d’adultère.