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Faites-en donc un ministre d’État… elle est femme. — Le drapeau de son choix, elle le suivrait vaillamment dans la mêlée. Faites-en donc un général… Elle est femme… dans ses moments de découragement… elle aspire à la paix chrétienne, elle… réforme l’Église. Faites-en donc un évêque… elle est femme », et par cela seul toutes les carrières lui sont fermées. Dans divers autres articles, Jules Janin se montre partisan du féminisme ; mais le ton du morceau que nous venons de citer montre bien qu’il ne faut pas trop se faire d’illusions sur lui. Sans doute le célèbre critique avait-il des sentiments féministes, mais, sans doute aussi, le fantaisiste qu’il fut toute sa vie les exagérait-il à plaisir dans la seule intention d’étonner ses contemporains.

Deux journaux politiques, de peu d’importance d’ailleurs, se montrèrent favorables au féminisme. C’étaient l’Ami du Prolétaire[1], journal socialiste qui, dans son unique numéro, revendiquait l’affranchissement des femmes comme celui des prolé-

  1. 1833.