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idées. « Présentement, dit-elle, la femme est dans un état d’infériorité » ; aussi « qu’elles réclament une liberté illimitée, voilà ce que nous ne saurions admettre avec elles[1] ». Comme les adversaires véritables du féminisme, elle est d’avis qu’il serait aussi ridicule pour la femme de songer à embrasser la profession de médecin ou d’avocat que celle de soldat ; elle n’a que faire « du bonnet de docteur ou du titre de conseiller[2] ».

Or, à cette époque il existait, comme nous l’avons vu, des féministes qui demandaient l’égalité absolue de l’homme et de la femme et la liberté pleine et entière pour elle. Il n’est pas étonnant que les deux groupes féministes, s’accusant réciproquement de trop d’audace et de trop de timidité, soient entrés en conflit. Le 15 septembre 1833, une rédactrice du Journal des Femmes, Laure Bernard, faisait paraître dans cette feuille un article intitulé : « Femmes, gardons notre esclavage tel qu’il est ». Les idées qu’elle y exprimait étaient à peu près celles de tout

  1. Le Journal des Femmes, 1er  mars 1834.
  2. Le Conseiller des Femmes, 23 août 1834.