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simonisme, écrivait une rédactrice de la Femme nouvelle, est venu proclamer l’affranchissement des femmes au milieu d’idées immorales et absurdes », et toute femme honnête doit, pour pouvoir se dire féministe, déclarer hautement qu’elle les repousse[1]. Chose curieuse, ces sentiments trouvaient surtout leur expression dans la partie la plus éclairée du monde féminin, chez les femmes de lettres. Sous Louis-Philippe comme aujourd’hui, il était en effet bien porté pour une « autoresse », ou plutôt pour une « auteure » (c’était l’expression du temps), même si elle avait soutenu dans ses ouvrages des théories féministes, de faire profession d’antiféminisme. C’est ainsi que George Sand, qui pourtant s’était faite bien souvent l’avocat de la cause des femmes et déclarait[2] la vouloir défendre jusqu’à sa mort, avance qu’elle n’a « pas beaucoup de goût pour la théorie de l’esclavage des femmes[3] ». En 1848, elle refusera la can-

  1. La Femme nouvelle, no 17.
  2. Préface d’Indiana (1842).
  3. Histoire de ma vie, vol. IV.