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cinq ans après, les Oiseaux de passage, autre recueil de poésies qui lui donna du coup la célébrité. Les Oiseaux de passage, où se trouvent de très jolies poésies, mais qui paraissent souvent imiter (consciemment où non) les procédés de style de Victor Hugo[1], furent jugés dignes « par leurs mélodieux accords d’une poésie suave et parfumée »[2] d’être mis à côté des chefs-d’œuvre poétiques les plus hauts. Le bibliophile Jacob (Paul Lacroix) plaçait A. Ségalas au rang de nos plus grands poètes, et la Phalange, citant, le 1er  février 1837, une pièce de vers des Oiseaux de passage, ne trouve « rien à mettre au-dessus, rien peut-être à mettre à côté chez nos premiers poètes[3] ». Anaïs Ségalas porta sa renommée au comble par son poème de la Femme, ouvrage qui d’ailleurs n’était pas féministe, comme son titre le pourrait faire supposer. Bien au con-

  1. Ces deux vers par exemple, dans une pièce qui exprime les aspirations voyageuses d’un jeune homme :

    Je veux poser le pied où vous n’avez jamais
    Vous tous posé que la pensée.

  2. Le Journal des Femmes, 21 décembre 1836.
  3. A. Ségalas, Préface de la Femme.