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lière et de pensée touchante, qui parut dans le Citateur féminin (1835). Son recueil de poésies intitulé Fleurs du Midi (1836) acheva de la mettre en lumière. Les journaux du temps en firent un compte rendu assez élogieux, lui reprochant seulement de la froideur, critique qui, d’après ce que j’ai lu de Louise Colet, me paraît assez justifiée. En tout cas, ses vers sont d’une forme parfaite. Ce fut sans doute ce mérite que voulut récompenser l’Académie française lorsque, par deux fois (1839 et 1843), elle donna à Louise Colet le prix de poésie. Entre temps, la jeune poétesse avait fréquenté le salon de Mme Récamier et s’était liée avec Cousin, Villemain et Musset. Son livre Lui, où elle raconte l’histoire de ses liaisons avec Musset et Flaubert, est le pendant exact d’Elle et Lui de George Sand.

Anaïs Ségalas fut de son temps plus célèbre encore. Née en 1814, elle publia dès l’âge de dix-sept ans (un trait commun à toutes les poétesses de cette époque, c’est leur extraordinaire précocité) son premier recueil de vers, les Algériennes (1831), et,