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plus de succès fut la poésie. On compterait bien des poétesses par dizaines. Laissons de côté les Hermance Sandrin, les Clémence Robert, les Adèle Daminois, les Victoire Babois, les Eugénie Niboyet, les innombrables femmes qui collaborèrent à divers journaux de littérature féminine[1], et qui d’ailleurs ont été parfois capables de produire de jolies pièces de vers[2], et arrêtons-nous seulement à quelques poétesses dont notre époque a, il est vrai, oublié les noms, mais qui jouirent de leur temps d’une grande célébrité et furent appréciées par leurs contemporains jusqu’à l’égal de leurs confrères masculins.

Louise Colet, née à Aix en 1810, envoya dès sa première adolescence des poésies à des journaux de Marseille. Mariée au compositeur Hippolyte Colet, elle vint à Paris et commença à se faire connaître par un Hymne à la Vierge, poésie de forme régu-

  1. Le Citateur féminin, le Génie des Femmes, le Journal des Femmes.
  2. Comme l’Absence, poésie d’Eugénie Goyet ; certaines poésies de Mme Waldor.