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classes ouvrières, qu’elle voulait améliorer au même titre que celui de la femme. Elle parcourut une partie de la France pour exposer aux ouvriers ses projets d’union[1] et faillit parfois être victime de ses sentiments généreux. La Démocratie pacifique l’encouragea dans sa mission, et quelques députés, même de la droite, s’y montrèrent sympathiques. Elle mourut, d’ailleurs, avant d’avoir pu la mener à bien. Pendant ce temps, d’autres femmes organisaient des écoles maternelles et les crèches ; ces établissements, comme le constate un article de la Démocratie pacifique (10 janvier 1847), sont dus en effet aux femmes et aux femmes seules. Ce fut la marquise de Pastoret qui en prit l’initiative. Elle fut aidée par Mme Millet, qui alla en Angleterre étudier le fonctionnement des salles d’asile, qui existaient déjà en ce pays. À son retour, les premières crèches et salles d’asile furent ouvertes en France. Comme il était juste, des femmes furent placées à la tête de ces écoles mater-

  1. Voir chapitre iii.