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a été confisquée par les bourgeois, alors partent, à l’adresse de Louis-Philippe, des cris de colère poussés par des femmes autant que par des hommes. Ce sont les deux brochures de la célèbre cartomancienne, Mlle Le Normant, l’Ombre de Henri IV au Palais d Orléans et le Petit homme rouge aux Tuileries (1831), où, sous une forme fantaisiste, à peu près dans le style de la Clé des Songes, la sibylle prodigue à Louis-Philippe les avertissements les plus sérieux : qu’il respecte les principes de la Révolution, qu’il n’écoute pas les « conseils liberticides » que pourront lui donner ses ministres, qu’il se souvienne surtout « que la gloire chez les Français tient la place de plusieurs vertus[1] », s’il ne veut que « la foudre qui a pulvérisé le trône » de son prédécesseur ne finisse par ébranler le sien ; et que la France retrouve « un Henri (évidemment Henri V) son guide naturel[2] ». À peu près à la même époque, Mme de F. (Appel aux esprits généreux de toutes les opinions) se plaint que la

  1. L’Ombre de Henri IV.
  2. Le Petit homme rouge.