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III

Il était en somme assez difficile à une femme soit de fonder elle-même un journal (ce qui exigeait des ressources considérables), soit même, étant donné l’état d’esprit du temps, de pouvoir écrire dans un journal. Quand une femme voulait exprimer ses opinions, le plus simple pour elle était de publier une brochure. Aussi, sur la plupart des grandes questions politiques du règne, allons-nous trouver des brochures signées de noms de femme.

Aussitôt après les journées de juillet, c’est la joie du triomphe qui est exprimée par Mlle Thiébault. Sa Lettre dune Parisienne à toutes les Françaises, éloge enthousiaste des vainqueurs des trois glorieuses journées, est pleine de foi dans l’avenir. Mais, quand on s’aperçoit, vers 1831, que Louis-Philippe est plutôt partisan de la politique de résistance que de celle du mouvement, quand on se rend compte que la révolution faite par le peuple