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De l’orient, fondez la liberté !
Un cri de femme, ô jour de délivrance !
Va, du sérail par l’écho répété,
De l’Occident rompre l’affreux silence[1].

Le 16 avril 1833, Barrault parvint donc à Constantinople, où, dit Cécile Fournel[2], son arrivée provoqua une grande fermentation. Aussi les autorités turques s’emparèrent-elles des apôtres pour les transporter à Smyrne. Au bout de quelque temps, Barrault passa en Égypte rejoindre un premier groupe d’apôtres que Cayol y avait déjà amenés. Il fit à Alexandrie des cours de littérature, qui eurent un très grand succès. « Jamais, dit le Moniteur Égyptien, Alexandrie n’avait entendu depuis les plus beaux jours de sa gloire une voix si éloquente, une musique de langage si harmonieuse » [3]. Mais Barrault ne découvrit pas la Mère. Cécile Fournel et Enfantin, qui vinrent le rejoindre, ne réussirent pas mieux, et, en

  1. Vincard, les Compagnons de la Femme.
  2. Le Livre des Actes.
  3. Le Moniteur égyptien, 26 novembre 1833, cité par le Livre des Actes.