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Que les uns et les autres attendent, s’instruisent, travaillent, se fassent une position sociale et financière… bientôt les Chambres vous feront jouir de vos droits… de citoyennes françaises[1] », il n’en faudra pas plus à Mme de Mauchamp pour se montrer satisfaite.

Ce n’est également que pour un nombre très restreint de femmes que Mme Allart réclame le droit de diriger les affaires publiques. L’égalité, dit-elle, n’est pas dans la nature ; elle n’a jamais existé et n’existera jamais ; l’histoire nous montre que les pays les plus florissants de l’antiquité reposaient sur un système politique qui était la consécration de l’inégalité.

La société future devra donc, prenant pour base cette inégalité, se composer d’une plèbe vouée aux professions matérielles et d’une élite qui la dirigera. « Dans l’aristocratie nouvelle, privilégiée par la société comme par la nature. Dieu réunit l’homme et la femme, car, s’ils diffèrent par leurs desti-

  1. La Gazette des Femmes, mars 1837.