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pensée de Mme de Mauchamp, les femmes qui ont été assez sottes pour accepter leur esclavage, n’auront pas à se plaindre d’en subir les conséquences.

Il n’en va pas de même pour la seconde catégorie, qui comprend les femmes mariées sous le régime dotal, les femmes séparées et les veuves.

Les premières, dit Mme de Mauchamp, administrent personnellement leurs biens, meubles et immeubles. Elles ont la jouissance de leurs revenus, mais ces biens elles ne peuvent les représenter ; celui qui les représentera, ce sera le mari ; le mari à qui la loi ne donne pas le droit de les administrer et qui ne peut, sans l’autorisation de sa femme, disposer de leurs revenus. Il y a là une choquante anomalie, et la même contradiction se retrouve dans la condition des femmes séparées et des veuves, qui, ayant toute latitude de disposer de leurs biens, ne possèdent qu’une liberté très restreinte dans le choix du représentant de ces biens. Mme de Mauchamp est bien loin, comme le feront les féministes de 1848, de deman-