Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/140

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mme de Mauchamp dépose à la Chambre une pétition « pour qu’en conformité des articles 1er, 2 et 3 de la Charte, les filles de vingt-cinq ans qui payent deux cents francs d’impôt, ainsi que les femmes séparées de corps ou de bien avec leur mari,… soient électrices et puissent voter directement dans les élections des collèges électoraux ou au moins par un fondé de procuration spéciale[1] ». Quelles sont les raisons qu’elle donne pour justifier sa proposition ?

L’article 1er de la Charte établit, dit-elle, l’égalité de tous les Français. Cette égalité doit s’étendre aux lois électorales comme aux autres lois. Par conséquent, si tout Français âgé de vingt et un an, payant deux cents francs de contributions, a le droit d’être électeur, il doit en être de même de toute Française remplissant ces conditions.

Si, continue-t-elle, les jeunes filles de vingt et un ans qui payent deux cents francs d’impôts voulaient déposer leur bulletin dans l’urne et qu’on les en empêchât, elles seraient

  1. La Gazette des Femmes.