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la femme l’accès aux carrières libérales, ils y voient surtout un moyen pour elle d’acquérir l’indépendance en gagnant sa vie dans d’aussi bonnes conditions que l’homme. Ce point de vue, le féminisme de la monarchie de Juillet s’y est peu arrêté ; ce qu’il envisage, ce n’est pas l’intérêt particulier des quelques femmes qui exerceront telle ou telle profession, mais l’intérêt du sexe féminin tout entier, c’est le côté universel et en même temps le côté moral de la question. S’il désire voir des femmes exercer la médecine ou le sacerdoce, parler dans les chaires et les tribunaux, c’est bien pour permettre à une partie des femmes de se suffire, mais c’est surtout parce qu’il sera plus moral que les femmes soient confessées et soignées par des femmes, parce que le sexe féminin tout entier trouvera son avantage à ce que des femmes l’instruisent et plaident pour lui.