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tion demandant que, « en vertu des articles 2 (contribution égale de tous aux charges de l’État) et 3 (libre admissibilité de tous aux emplois) de la Charte, les femmes soient admises dans les cours publics et, après examen, soient reçues « docteures » en médecine[1] ». La principale raison qu’elle donne pour formuler cette demande est celle-ci : « Il serait, au point de vue moral, bien plus convenable qu’une femme fût soignée ou opérée par une autre femme que par un homme, et cela surtout lorsqu’il s’agit de certaines maladies qu’il serait très embarrassant pour une femme de révéler à un homme[2]. »

Mme de Mauchamp ajoute plaisamment que, puisqu’on a coutume de louer le talent des femmes pour la cuisine, il n’est que juste que les femmes aient le droit d’être pharmaciennes ; celles-ci ne seraient, en effet, dit-elle, que « des cuisinières médicales ».

Ce que la Gazette des Femmes demandait, Cabet nous le montre réalisé en Icarie. « Une femme, dit-il, peut avoir autant d’intelligence

  1. La Gazette des Femmes, janvier 1838.
  2. Voir la Gazette des Femmes, ibid.