sous Louis-Philippe ? Aujourd’hui, le féminisme met tout son ardeur à poursuivre la conquête des professions libérales ; il n’en était pas de même alors et, tout en réclamant pour elles-mêmes le droit d’être avocates ou doctoresses, les bourgeoises qui dirigeaient le mouvement ont revendiqué également certaines professions plus humbles mais d’accès plus facile, n’exigeant pas d’études longues et coûteuses, et qui auraient offert aux filles pauvres des débouchés assurés.
C’est qu’en effet beaucoup de métiers manuels que les femmes exercent aujourd’hui, et ceux-mêmes qui étaient consacrés à la toilette et à la parure des femmes, leur étaient interdits sous Louis-Philippe. C’est ainsi que, dans les magasins, des hommes étaient employés « à auner la toile, le taffetas et les rubans, à la fabrication d’épingles et de boutons, ouvrages qui ne demandent ni force musculaire ni travail d’esprit[1] ». « Ne faut-il pas, dit ironiquement la Gazette des Femmes[2], beaucoup de force et d’énergie