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de Juillet et sous la seconde République, nous en disent plus sur la valeur de certains vœux et la solidité de tels principes, que de stériles déclamations.

L’époque choisie est des plus intéressantes par le bouillonnement des doctrines et la trempe des caractères, que n’avait pas encore affaiblis ou distendus l’égoïsme sceptique et jouisseur de la seconde moitié du dix-neuvième siècle. Il existait alors vraiment des apôtres désintéressés, des penseurs généreux, qui, même en se trompant lourdement et en propageant des théories parfois dangereuses, voulaient servir l’humanité sans l’arrière-pensée d’un bénéfice quelconque, personnel ; en beaucoup de cas, ils furent les utopistes utiles de vérités futures.

M. Abensour insiste avec raison sur l’action manifeste de ces intuitifs, que l’on appelle en souriant des prophètes. En réalité, la cause de la femme leur doit beaucoup. Dès le moyen âge, Cornélius Agrippa écrivait son libelle la