Page:Abensour - La Femme et le Féminisme avant la Révolution, 1923.djvu/385

Cette page n’a pas encore été corrigée

assemblée de 189 comparants ; à la sénéchaussée de Béziers, 10 femmes[1] sur 124 comparants sont représentées.

Mais on ne trouve aucune trace de représentation féminine dans les autres régions du Languedoc et en Provence.

De cet aperçu géographique sur la proportion de la représentation féminine dans les différentes provinces françaises, il est difficile de tirer des conclusions générales. Cependant, on peut constater qu’il n’est aucune province où la représentation féminine ne fut d’usage et que, seule, la capitale fait exception à la règle.

Partout ailleurs, les femmes nobles sont représentées, dans une proportion d’ailleurs variable, par rapport au nombre des comparants. Cette proportion est faible en Alsace et en Lorraine, très forte au contraire dans certaines parties de la Guyenne et de l’Ile-de-France, où elle est parfois d’un sixième ou d’un quart des comparants.

Le plus souvent, et à peu près partout ailleurs, en dehors des des exceptions citées, elle est de un dixième environ.

Sans doute, cette proportion est-elle une image de la répartition des fiefs féminins, moins nombreux dans les pays de droit germanique (Alsace et Lorraine), ou de strict droit romain (Normandie), plus nombreux dans le Midi et dans les territoires soumis à la coutume de Paris.

Comme nous l’avons vu, les femmes bénéficiaires de ces droits politiques ne s’y montrent pas indifférentes. Elles les exercent sérieusement. Et c’est à peine si, sur les centaines de femmes qui ont droit à une représentation, on en trouve une dizaine qui manquent à l’appel.

À titre de propriétaire du sol, la femme noble jouit donc d’un droit de représentation et l’exerce, par son procureur sans doute, mais en tout cas, effectivement. Et elle prend part ainsi au grand acte qui, en 1789, transforma la France.

Mais il faut bien apercevoir le caractère de ces droits politiques, Ils ne sont pas attachés à la personne, mais à la terre, ils ne sont pas une conquête de l’esprit nouveau, amenée par une évolution des idées favorables au droit de suffrage féminin, mais une survivance

    de Térabel Monjer, marquise Dufayer, Dotroy, de Blazens, de Ranchin, d’Espérandieu, Millau-Cambra de Salebordes, de Montfaucon, de Canneville, de Brézilhac de Mauvoisin, de Paulo, Leconte, de Beusseiro Agron, la baronne de Reynie, Mlles de Rey, Mlles de Ferrand Saint-Jean.

  1. Mlles de la Croix Caudillargues, Mmes de Confollens, Marguerite, Marie-Anne et Margueritte-Françoise de Solinhac, Jeard, de Laert, de Jarente, Régal, de Mascilary.