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dans le pays de Labour[1], dans la sénéchaussée de Béziers[2], le clergé féminin est représenté.

Nous ne trouvons guère de trace de représentation des communautés religieuses dans les autres régions.

La représentation de la noblesse féminine est plus étendue. Elle varie aussi beaucoup selon les provinces. Dans certaines régions (outre la Bretagne où la noblesse, pas plus que le clergé, ne députa pour les États Généraux), on n’en trouve pas de trace ; ainsi à Paris, en Normandie (hors le bailliage d’Evreux), dans le Dauphiné, en Provence, non qu’une loi formelle s’opposât, dans ces provinces, à la représentation des dames nobles, mais soit parce qu’aucune ne se trouvait dans les conditions prescrites[3], soit parce qu’elles négligèrent de se faire représenter. Ces exceptions mises à part, nous voyons, sur presque tous les points du territoire, des femmes nobles députer aux assemblées de leur ordre.

En Lorraine, si, parmi les représentants de la noblesse du bailliage de Nancy, une seule femme figure, par son procureur, sur plus de 150 comparants[4], si nous ne trouvons pas de femmes dans la noblesse des bailliages de Toul, de Metz, de Dieuze, au contraire 5 femmes sont représentées, dans le bailliage de Sarreguemines, sur 14 comparants[5].

En Champagne, on trouve 8 femmes (soit un dixième des comparants ) représentées dans le bailliage de Langres[6] ; 4 femmes à rassemblée du bailliage de Bar-sur-Seine, [7] sur 16 comparants ; 28 femmes sur 270 comparants à celle de Vitry-le-François[8] ;

  1. Nous trouvons cette mention peu précise : « Etcheverry, fondé de pouvoir des dames religieuses. » Mavidal et Laurent, ibid.
  2. Abbayes de Saint-Esprit et de Notre-Dame de Nonenque, de Notre-Dame de Béziers, de Sainte-Marie de Gignac, Ursulines d’Agde, de Pézénas, de Béziers.
  3. Ce qui s’explique naturellement pour Paris où il ne pouvait y avoir de nobles possédant fiefs, et pour la Normandie, à cause de la rigueur de la coutume normande qui n’admet pas que la f « emme succède au fief.
  4. Mme Protin de Falmont.
  5. Marie-Anne de Forbach, duchesse de Deux-Ponts, Henriette de Humbert, dame de Puttelange, dame Joly de Morey de Macklot, Marie-Anne, comtesse de Hohgeroheck, régente des états de son fils ; dame de Stadelheim.
  6. Mlle Hurault, dame de Forfetière et d’Avrecourt, Mlle Andrieux, dame de Chastenay-Vaudin, Mme du Boulet, dame de Créjanes, Mlle de Seurat, dame de Cusey, Mme de Dorigny, Mme Veuve de Vodoune, Mme Piot de Latour, dame de Rivier-le-Bois, Mme veuve Pécaut, dame de Rigney-sur-Saône.
  7. Marquise du Thiel et de Crussol, Mmes Julie Chaperon et Nicole Duba.
  8. Mmes Marie-Adélaïde, Victoire-Louise et Marie-Thérèse de France. Élisabeth de Lardenois, Charlotte de Villelongue, Antoinette de Pouilly, Antoi-