ceci est fort naturel, la boulangère exerce communément son métier avec le boulanger. Tel maître papetier apparaît dans toutes ses affaires (commandes, contrats de vente) comme expressément associé avec sa femme[1] et le nombre des veuves qui, effectivement, remplacent à la tête d’un atelier leur mari, montre qu’elles s’étaient déjà initiées aux affaires.
Depuis la cabaretière jusqu’à la doreuse et la miroitière, de la tisserande à la mouleuse de sabres, de la poissonnière à l’imagière ou à l’éventailliste, des femmes entraient donc très nombreuses dans toutes les corporations de métiers.
Nous n’avons parlé cependant, jusqu’ici, que des veuves et des femmes de maîtres dont le rôle nous est assez bien connu et dont la place, d’ailleurs, est définie par des textes.
Dans quelle mesure les simples ouvrières entraient-elles dans les corporations masculines ? C’est évidemment bien plus difficile à déterminer. Nous savons cependant qu’il existait, au début du xviiie siècle, à Lyon, dans la corporation des orfèvres et des « tireurs d’or », non seulement des femmes maîtresses, mais des femmes compagnons aidant leurs maîtresses à « fabriquer des fils de lin recouverts de soie d’or et d’argent », ou à dorer divers objets[2].
Les ouvrières passementières sont très nombreuses à Paris et dans les provinces du centre, à Tours[3], à Clermont-Ferrand. Elles sont occupées à la fabrication des cadrans de montres, des brandebourgs et aussi de toutes les sortes de boutons[4] ; des batteuses d’or sont occupées à rogner les feuilles d’or et à en revêtir divers objets.
Les femmes sont également cirières et employées aux diverses manipulations qui aboutissent à la fabrication de cire à cacheter[5], boutonnières, employées à la vente des bouchons, émailleuses et ouvrières pour perles fausses ; l’industrie des fleurs artificielles en