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des accents d’une réelle noblesse. Au dire de Martial, critique plus volontiers rosse qu’indulgent, aucun auteur n’a su mieux qu’elle peindre l’amour conjugal.

Voici, à côté des femmes-poètes, les femmes-peintres. De celles-là l’antiquité nous a laissé une liste assez longue. Parmi toutes celles qui manièrent le pinceau, une Grecque d’Asie Mineure, Laïa de Cyzique, se détache au premier plan. Elle fut, nous disent maints auteurs, considérée comme le meilleur peintre de son temps. La peinture fait si bien partie des métiers féminins qu’une de ces fresques de Pompéï qui sont tirées de l’observation de la vie quotidienne, nous représente une femme-peintre, dans son atelier.

On peut donc admettre qu’à Rome, nulle loi, mieux, nul préjugé ne s’opposa à ce que les femmes remplissent toutes les professions masculines. Et, si ce n’est la diatribe de Juvénal contre les femmes avocates, jamais l’orgueil masculin ne se gendarma contre l’envahissement. Si grand était le libéralisme que l’on vit, sous l’armure du mirmillon, combattre dans l’arène des femmes gladiateurs.

Les droits politiques : le siècle des impératrices. — Si les juristes tiennent la femme pour inapte aux emplois publics, il s’en faut, et de beaucoup, que la pratique sanctionne leurs théories.

Sous une forme ou sous une autre, en secret ou au grand jour, parfois même avec l’assentiment de la loi, — car cette loi n’est pas absolument uniforme