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À ROME : L’ASSUJETTISSEMENT ET LE TRIOMPHE DES FEMMES


L’émancipation de la femme par le luxe. — Caton et les suffragettes romaines. — Les femmes et les professions libérales : avocates et doctoresses. — Le siècle des impératrices. — Les droits politiques de la femme sous l’empire romain.

La domination du patriciat sur la plèbe fut, jugent quelques historiens, la domination des conquérants du Nord, organisés en tribus patriarcales, sur les autochtones du Latium, groupes inorganiques, où le matriarcat régnait dans la famille et l’État confondus. Conjecture, mais que bien des faits appuient[1]. Il est de fait, en tout cas, que la cité patricienne, telle qu’elle fut établie par les rois, réorganisée par les aristocrates vainqueurs, est bien la manifestation la plus parfaite du patriarcat. Le père, roi de la petite cité appelée par les Latins familia[2], y est, dans les limites de son domaine, monarque absolu.

  1. Par exemple l’impossibilité pour les plébéiens de participer aux cérémonies de la religion patricienne, dont la base est le culte familial desservi par le père… l’habitude des Etrusques de transmettre, comme les Lydiens, leurs parents, la noblesse par les femmes.
  2. Pour les Romains, la familia est non la famille au sens moderne du mot, mais la réunion de toutes les personnes, libres ou esclaves, qui vivent dans la maison, sur le domaine rural.