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mers, Cécrops retira aux femmes le suffrage. Voilà encore une légende bien claire. Quelque temps les femmes grecques conservent ce droit de participation aux affaires publiques, de règle dans les anciennes civilisations pélasges ; le triomphe de l’ordre nouveau, symbolisé par l’Égyptien Cécrops, les en prive définitivement.

À l’époque classique, chez la plupart des peuples hellènes, les femmes sont bien comme les esclaves, les mineurs, les étrangers, en dehors de la cité. Dans la ville du Parthénon et des Panathénées, réalisation la plus parfaite du génie grec, la femme a, polygamie mise à part, une situation légale aussi humble qu’aujourd’hui la femme d’Orient. Sous la tutelle de son père, de son mari, de son frère ou de son fils, elle ne dispose jamais de ses biens ; perd-elle ses parents, elle fait elle-même partie de l’héritage qui va, avec elle, au mâle le plus proche ; elle doit l’épouser, pour lui apporter ses biens, quoi qu’en puisse dire son cœur. À la maison, elle est l’intendante diligente qui s’active auprès des servantes et dont tout l’horizon se borne à des armoires bien rangées. Qu’elle sorte le moins possible de cette maison, qu’elle se garde de se mêler aux affaires du monde ! La femme la meilleure, laisse tomber dédaigneusement de ses lèvres olympiennes le grand Périclès, est celle « dont on parle le moins, en mal comme en bien ».

Certaines de ces lois de Solon qui, jusqu’à la fin de son histoire, restèrent pour la démocratie athénienne lois fondamentales furent faites expressément pour restreindre l’indépendance féminine manifestée encore par la fréquence des voyages et leur