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HISTOIRE DU FÉMINISME

et qui, chinois ou hellènes, sémites ou latins, empruntent la voix de la science, celle de la poésie, celle de l’art, doit imposer aujourd’hui cette vérité. Les Amazones ont existé. L’antiquité a connu des femmes guerrières et législatrices, et il est curieux de constater qu’historiens grecs et annalistes chinois s’accordent pour reconnaître que la participation des femmes aux affaires publiques (participation qui va souvent jusqu’à la gynécocratie) eut pour les peuples les meilleurs résultats. Si l’on considère l’œuvre accomplie actuellement dans les pays anglo-saxons et scandinaves par les femmes qui votent, il est difficile de révoquer en doute ces assertions.

Si, comme semblaient le promettre les lois et les moeurs du trés ancien Orient et des premiers grou- pements méditerranéens, les institutions politiques des peuples civilisés avaient évolué vers légalité compléte des sexes, qui sait quelle tournure aurait prise Vhistoire? Moins de guerres sans doute et, par le perfectionnement de tous les arts utiles dont a des femmes encore les plus anciennes légendes attribuent invention, une marche plus rapide vers le progrés.

Mais, comme fatiguée du pouvoir, la femme abdi- qua bientdt entre les mains de homme; la mére se courba devant le pére; la grande prétresse, ma- gicienne et reine des arts utiles, s’effaga devant le prétre législateur.

Les législateurs, connus ou inconnus, dont, dans le monde presque entier, les idées triomphent a 1’é- poque historique, apparaissent presque tous comme

\{Préoccupés d’établir dans la famille le principe d’u-