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siècle en siècle les mêmes perspectives. Aux problèmes que, pour progresser ou seulement vivre, elle doit résoudre, quelques solutions seulement. Et une évolution inévitable la balance du communisme à l’individualisme, du patriarcat au matriarcat. Pas plus cependant que la ruche communiste, temporairement ressuscitée en Russie, l’antique gynécocratie ne doit parmi nous refleurir. Cette supériorité dont elle se targue alors qu’on lui dénie une âme, la femme ne la revendique plus aujourd’hui. La guerre des sexes, à laquelle de toutes ses forces la nature s’oppose, n’est qu’un cauchemar de poète. Et c’est seulement la juste place dans une société bien agencée que les femmes espèrent de la sagesse des hommes.

Mais l’émancipation féminine ne va-t-elle pas amener un bouleversement total de notre civilisation ? Sans doute après quelques siècles d’égalité des sexes, le monde présentera-t-il un aspect nouveau. Mais il ne semble pas que les perspectives que, dès maintenant, nous voyons poindre puissent nous effrayer.

La femme conseiller municipal, mairesse, députée ; nous connaissons le résultat de son activité en Angleterre, en Suède, en Finlande, en Australasie, aux États-Unis : c’est l’hygiène et la bonne santé morale établies, les écoles largement ouvertes, bâtiments et programmes de fond en comble modernisés, l’alcoolisme traqué, la mortalité infantile conjurée ; c’est en un mot un travail de bonnes et intelligentes ménagères moins soucieuses des apparences politiques que des réalités qui font la vie du pays. Et pour refaire comme d’un nouveau métal