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l’Ouest et du Centre avaient donné aux femmes le droit de vote, a consacré le 18 août 192O, par le vote de la loi fédérale qui fait sur tout le territoire de l’Union les femmes électrices et éligibles, la victoire définitive et totale du féminisme.

Dans les pays moins avancés, Italie, Grèce, Roumanie, on met à l’étude des projets suffragistes. La France même, qui a tressé tant de couronnes à ses héroïnes, mais où, dans le peuple comme parmi l’élite, subsiste une instinctive défiance contre les femmes qui votent, et chez les plus libéraux même, la crainte de mettre une force inconnue au service de leurs adversaires et de désorganiser le foyer, est un moment entraînée par le courant irrésistible. En 1919, la Chambre des députés donne le droit de suffrage aux femmes. Mais le Sénat s’interpose et, encore une fois, renvoie aux calendes grecques l’expression de la reconnaissance nationale pour celles qui ont bien mérité de la patrie. Le féminisme, qui a germé sur la terre de France, y trouve maintenant l’accueil le moins hospitalier.

Mais l’Orient déjà touché de la baguette magique frémit tout entier : et du fleuve sacré qui « berce… le sommeil des momies » jusqu’à l’empire du Soleil Levant les femmes se lèvent, ici pour la défense de leur patrie, là pour celle de leurs droits. En Égypte les femmes participent au grand mouvement d’enthousiasme qui, tel notre révolution de 1789, fait contre le despotisme l’union sacrée des religions, des classes et des sexes. Ici des femmes mêlées à la foule des nobles et des fellahs formant les cortèges funèbres de ceux qui moururent pour l’indépendance. Là des hanums qui, voilées encore suivant