Au début du vingtième siècle, le monde est agité de frissons précurseurs de la grande tempête… Les trônes des derniers Fils du Ciel s’écroulent. Des nations, depuis des siècles assujetties, conquièrent leur indépendance. La lueur de formidables batailles ensanglante dans le lointain l’horizon d’Europe. Révolutions russe, turque, persane, chinoise, portugaise, émancipation de la Norvège, soulèvement de l’Irlande, agitation de l’Égypte et des Indes, guerre russo-japonaise, guerre balkanique éclatent, coups de tonnerre assourdis par les musiques forcenées ; à la guerre des peuples répond la lutte des classes avec les immenses grèves d’Espagne, d’Angleterre et de France. Et le torrent d’espoir et de haine roule les femmes dans ses flots.
Dans les pays où il s’est développé déjà, le féminisme ira au besoin jusqu’à la violence de l’action directe ; et partout ailleurs, il surgira, comme en 1789, conséquence logique de la révolution, et telle Minerve du cerveau de Zeus, tout armé, et prêt au combat.