Page:Abensour - Histoire générale du féminisme, 1921.djvu/290

Cette page n’a pas encore été corrigée
283
LE FÉMINISME FRANÇAIS

et quelle mollesse lorsqu’il s’agit de soutenir ce droit de la femme, émanation directe de la Révolution dont presque tous se réclament ! C’est que le mystère de l’éternel féminin semble revêtir cette forme imprévue : à quel parti iront les voix des électrices ? Au clergé, redoutent les radicaux. — Au socialisme, s’épouvantent le centre et la droite. Nul n’est pressé de déchiffrer l’énigme dont la solution peut-être sera sa mort.

Et c’est pourquoi la proposition Gautret (1901), la proposition Dusausoy (1906), la proposition Ferdinand Buisson (1911), tendant, suivant des modalités diverses, à accorder aux femmes le suffrage municipal, sont avec ensemble repoussées.

Du moins a-t-on accordé aux femmes — piètre fiche de consolation — l’électorat aux tribunaux consulaires et aux chambres de commerce et l’éligibilité aux conseils de prud’hommes, dont quelques-unes ont bénéficié.