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femmes sera un moyen de servir les intérêts les plus élevés de la famille et de l’État », décidées « à faire pénétrer dans les mœurs et les lois l’application de cette règle d’or : « Faites aux autres ce que vous voudriez qu’on vous fît à vous-mêmes, » créent le Conseil international des femmes, « dont le but est d’établir une communication constante entre les femmes de tous les pays. »

La voie dans laquelle on s’engage est féconde. En 1904, Miss Carrie Chapman Carr organise l’Alliance internationale pour le suffrage des femmes. L’internationale féminine est fondée et hautement proclamée. Tous les cinq ans, sous les auspices du Conseil international, tous les deux ans, sous les auspices de l’Alliance internationale, un grand Congrès se réunit dans une capitale d’Europe ou d’Amérique. En 1900 et 1908 ces Congrès eurent lieu à Paris, en 1911 à Stockholm, en 1913 à Budapest et à Paris. Dans ces grandes assemblées, où se réunit l’élite intellectuelle féminine de vingt nations, les plus hautes questions sont agitées. À côté des discussions sur le suffrage féminin et ses conséquences, prennent place des rapports sur l’hygiène, l’assistance publique, la législation du travail, la paix, sur toutes les questions où la femme peut utilement donner son avis, c’est-à-dire sur toutes celles qui avant la guerre s’agitaient.

Ainsi, les émancipées de tous pays, abaissant les frontières, se reconnaissent pour sœurs ; et voilà le monde entier averti que les femmes voient dans la conquête de leur liberté, dans la reprise de leur droit, non l’occasion seulement de triomphes égoïstes, mais un gage certain du bonheur de l’huma-