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ont, en ces pays, comme la constitution de 1789 dans le nôtre, aboli la franchise électorale féminine. C’est donc pour le maintien de leurs privilèges, menacés par les lois nouvelles, pour la conquête du droit de suffrage aux Parlements de Cisleithanie et de Transleithanie, et en même temps pour l’émancipation du travail, que les femmes d’Autriche-Hongrie ont combattu.

Ce sont surtout des buts économiques en effet que poursuivent l’Union des femmes viennoises, fondée en 1867, et la Minerva de Prague, qui apparaît en 1892. En 1888 cependant les femmes de la Basse-Autriche, menacées par la mise en vigueur des nouvelles lois électorales de se voir privées de leur droit ancien, envoient à la Diète une pétition couverte de 24 000 signatures.

En vain ! Mais du moins les femmes d’Autriche réussissent-elles à forcer les portes de bien des carrières masculines : pour elles comme pour leurs sœurs allemandes les universités s’ouvrent ; et les postes et télégraphes, les chemins de fer, un grand nombre des administrations de l’État les accueillent. En même temps, et supposant le problème résolu, elles s’habituent à prendre part aux luttes politiques.

Celles-ci s’enrégimentent dans les rangs des chrétiens sociaux (une association de chrétiennes sociales compte 10 000 membres), celles-là parmi les socialistes et soutiennent activement les candidats de leur parti. Avec la baronne Bertha de Süttner, véritable apôtre celle-là, et dont le livre Bas les armes ! fait ce miracle d’arracher à un ministre de la guerre une profession de foi antimilitariste, le