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LA PREMIÈRE DES ÉMANCIPÉES :
LA FEMME D’ORIENT


La femme d’Égypte souveraine dans sa famille. — La femme gouverneur et général. — Les droits civils de la Chaldéenne.

Pratiquée par les préhistoriques de Crète ou d’Ibérie, inconsciemment reconnue par les hyperboréens, couverts de peaux de bêtes, et par les nègres, ceints du pagne succinct, l’égalité des sexes comme la pointe de pierre ou le sacrifice humain est un vestige de l’antique barbarie. La civilisation marche et l’abolit. Au droit de la mère, principe d’anarchie, elle substitue le droit du père, formule d’ordre autour de laquelle se cristallisent les premiers gouvernements centralisés. Le matriarcat lui-même est donc un argument à double tranchant. Il vaut contre le féminisme, non moins que pour lui.

Cette objection, qui vient de suite à l’esprit, tombe devant une étude un peu approfondie des premières civilisations de l’Orient.

Le féminisme des premiers Égyptiens. — Pendant deux ou trois millénaires, en une antiquité si haute qu’on ne peut sans vertige y plonger ses