Page:Abensour - Histoire générale du féminisme, 1921.djvu/256

Cette page n’a pas encore été corrigée

tout-puissant encore avant la guerre dans la vieille Angleterre, que la raison de cette contradiction apparente doit être cherchée.

Du moins la cause du suffrage fait-elle des progrès dans l’opinion féminine. À la fin du dix-neuvième siècle la National Union of Women suffrage society compte 200 groupements affiliés, et les adeptes se montrent assez nombreuses pour que les pétitions portées par les femmes au Parlement soient couvertes tous les ans de 200 000 signatures.

Les femmes qui travaillent s’organisent : 116 000 sont groupées dans les Trade-Unions, et elles obtiennent l’amélioration des conditions du labeur féminin et la création d’inspectrices du travail.

De nouvelles professions s’ouvrent aux femmes, qui, depuis 1879, peuvent fréquenter comme les hommes les universités : enseignement, emplois dans les banques, médecine (on compte, en 1900, 300 doctoresses). La femme anglaise est cependant très loin, à la fin du dix-neuvième siècle, — elle en est très loin aujourd’hui encore, — de ce droit absolu qu’ont acquis les femmes américaines de pratiquer sous la forme qui leur agrée, et dans les mêmes conditions que l’homme, la lutte pour la vie.

Le triomphe définitif des Australiennes et des Néo-Zélandaises. — C’est en des régions situées aux antipodes qu’il faut, à la fin du dix-neuvième siècle, aller chercher la réalisation parfaite de l’idéal féminin : dans les pays neufs de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande.