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Nicolas de Bonneville et l’abbé Fauchet. Elle en devient l’orateur attitré et, dans les réunions du cercle, développe des idées assez neuves recueillies par l’organe du club : la Bouche de Fer, journal à tendances socialistes et internationalistes…

Il n’est donc pas toujours facile de distinguer action politique des femmes et féminisme.

Cependant les clubs entendirent assez souvent revendiquer le droit de la femme. Au suffrage près, Etta d’Œlders réclama tous les autres droits… « Il faut, disait-elle, déraciner le dernier des despotismes, » donc libérer la femme des chaînes du mariage, lui donner la même éducation, l’admettre aux mêmes emplois, « afin que toutes les lois soient communes aux deux sexes comme leur sont communs l’air et le soleil ».

Les citoyennes révolutionnaires, de leur côté, après avoir assisté à une longue discussion où il est prouvé que les femmes sont aptes au gouvernement, demandent le droit de vote et l’accession à tous les emplois publics.

Les hommes politiques qui avaient d’abord applaudi à l’enthousiasme des « généreuses Françaises » pour la jeune liberté, qui les félicitaient de leur attitude héroïque au 14 juillet et au 5 et 6 octobre et du zèle patriotique déployé par elles aux fêtes des Fédérations, qui même les engageaient à se lever en masse et à descendre dans la rue pour défendre, si les aristocrates l’attaquaient, l’ordre de choses nouveau, ne conservèrent pas longtemps pour le féminisme naissant ces chaudes sympathies.