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aucune part à l’administration publique. » Cette amazone semble ne pas parler autrement que les adversaires actuels du suffrage féminin. Sans doute, assez habilement d’ailleurs, Etta d’Œlders et la plupart des féministes se proposaient-elles de prendre d’abord une place dans la vie politique du pays et remettaient-elles à plus tard la consécration légale de cet état de fait.

Lorsque les femmes comme les hommes fréquentent les clubs, lorsqu’elles se pressent, ardentes, passionnées, dans les tribunes des Jacobins, lorsque, dans la société célèbre, elles prennent la parole, nul d’abord ne songe à s’en formaliser. Elles exercent un droit légitime et que l’esprit de la constitution leur reconnaît : celui de s’instruire sur la marche et le développement des institutions de leur pays. Ne viennent-elles pas aussi en foule à l’Assemblée nationale ?

Bientôt apparaissent les sociétés fraternelles des deux sexes, dont la rumeur publique attribue la fondation à Olympe de Gouges et où, loin d’être perdues au milieu des hommes, les femmes sont l’élément agissant.

En 1790, une Hollandaise, Etta Palm d’Œlders, figure énigmatique, peut-être espionne au service du roi de Prusse, peut-être enflammée comme tant d’étrangers d’un amour sincère pour la Révolution, aventurière en tout cas et intelligente à coup sûr, apparaît au Cercle social, club d’éducation populaire et de recherches politiques à la fois, fondé par