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virulence des vœux pour l’affranchissement des peuples et le bonheur du genre humain.

Les sœurs Fernig qui, à Jemmapes, conquirent leur brevet d’officiers d’état-major et furent citées par Dumouriez à l’ordre du jour de l’armée, la sœur du général Anselme qui fit toute la campagne des Alpes et entra dans Nice à la tête de quinze cents guerriers, la veuve Boutte et les canonnières Pochelat et Dulière qui, comme les sœurs Fernig, se battirent à Jemmapes, la citoyenne Marthès qui, au cours de la campagne de Belgique, conquit un drapeau autrichien. Rose Bouillon, qui pendant plusieurs mois accompagna son mari à l’armée d’Alsace, n’avaient fait ni manifestation bruyante ni stage dans un bataillon d’Amazones. Leur exemple — et bien d’autres femmes le suivirent — montre que l’ardeur qui animait alors les Françaises était vraiment sincère et ne se satisfaisait pas toujours avec de belles paroles…

Bien plus nombreuses encore furent celles qui, sans, par des exploits extraordinaires, dépasser les forces de leur sexe, réalisèrent — telles leurs descendantes de 1914 — une mobilisation spontanée et créèrent, d’elles-mêmes, une petite armée auxiliaire féminine.

En octobre 1792, les femmes de Bayonne travaillent fiévreusement pour l’armée des Pyrénées ; elles taillent et cousent les draps, les paillasses et les matelas.

« Les lits que l’entrepreneur ne pouvait fournir