Page:Abel Hugo - Le Conteur.djvu/122

Cette page a été validée par deux contributeurs.
120
TRAHISON POUR TRAHISON.

En ce moment les quatre hommes d’armes conduisirent le cheval du chevalier jusqu’auprès du fatal billot ; l’épée à la main, ils le forcèrent de mettre pied à terre. L’infortuné gémissait sourdement, et ses sanglots étouffés contrastaient avec la fierté du langage qu’on venait d’entendre.

— « Qui se chargera de l’exécution ? » demanda le grand-maître.

Aucune voix ne répondit ; les ordres de l’empereur étaient si précis que personne ne se présenta.

— « Ce sera donc moi, » reprit le grand-maître avec emportement et comme irrité de ce silence.

Il descendit de son tribunal.

Il s’avança suivi des quatre bourreaux. Arrivé près des hommes d’armes, il leur demanda :

— « Où est mon fils ? »

Ils répondirent : « Il n’est pas loin. » Puis ils s’éloignèrent, et se perdirent dans la foule.