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TRAHISON POUR TRAHISON.

siner. Je préférai mon ami à mon serment ; je lui déclarai les mots secrets de passage, et je l’aidai à traverser le Rhin. De quoi suis-je coupable ?

— D’un crime qui mérite la mort, » répondirent tous les francs-juges.

— Quoi ! dit Eberhard, il n’y a donc point distinction de motifs ? quiconque dévoile les secrets de l’ordre doit périr ?

— C’est toi qui l’as dit, répondit le grand-maître.

— Mais s’il était prisonnier dans le château de son ennemi, s’il était menacé des tortures et s’il était approché des brasiers ardens ?

— S’il déclare le mot de l’ordre, il doit périr, reprit le grand-maître.

— Eh bien ! c’est vous qui l’avez dit, s’écria Eberhard ; que le sang qui va être répandu retombe sur votre tête ! »