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Deux Gardes ſont gagnez. Le reſte diſſipé
Dans le commun effroy ſe trouve envelopé :
Vous eſtes libre enfin. La nuit nous favoriſe.
Marchons, Madame.


VIRGILIE.

Helas ! Albin, quelle entrepriſe !
Qu’en pouvez vous attendre ! & quand nos ennemis
Au ſoin de me garder ſe ſeroient endormis ;
Le deſtin veille aſſez à traverſer ma flame.
Je ne le verrai plus.


ALBIN.

Vous le verrez, Madame.
Sa mere eſt deſia libre, elle eſt meſme avec luy.
C’eſt voſtre ſeul péril qui fait tout leur ennuy.
On n’attend plus que vous, & ſi quelque diſgrace…







Scène IV



VIRGILIE, ALBIN, SABINE.
SABINE.


AH ! Madame, arreſtez le ſort qui vous menace,
Accourez.


VIRGILIE.

Où Sabine.


SABINE.

Où vos cruels amans
Touchent tous deux peut-eſtre à leurs derniers momens.